Japon #14 : Une journée au Mont Mitake

14 juillet 2013

Aujourd'hui, toute dernière journée de notre périple dans la région de Tokyo...
Eh oui...
Car demain, ce sera shinkansen (le TGV japonais si vous préférez) direction Kyoto ; shinkansen vers le dernier tiers de notre voyage, shinkansen vers de nouveaux paysages, de nouvelles découvertes et de nouvelles surprises...

Sans compter l'émotion ressentie au sommet du majestueux Mont Fuji (mais je ne vais peut être pas vous faire l'affront d'en parler ici encore une fois, il faut que je me calme maintenant !!!), je crois que c'est d'ailleurs dans cette dernière partie de mes pérégrinations japonaises que je me suis sentie le mieux "dans mes baskets". 
C'est dans ce dernier tiers de voyage que j'ai véritablement réalisé à quel point ce pays était fascinant, riche, magnétique et envoûtant... 
Serait-ce en raison du changement d'ambiance qui s'opère, lorsqu'on passe de la capitale administrative à la capitale impériale du pays (> Tokyo - Kyoto)? 
Serait-ce en raison de ces belles visites, toutes plus variées, captivantes et étonnantes les unes que les autres, ces visites que nous avons eu la chance de faire? 
Serait-ce en raison de mon acclimatation progressive aux coutumes, aux cultures et au mode de vie quotidien des japonais? 
Je l'ignore... Une chose est sûre : j'ai hâte de vous raconter cette dernière semaine et demi de pérégrinations!

En attendant, c'est au Mont Mitake que je vous emmène aujourd'hui.

Encore une fois, c'est de repos, d'excursions verdoyantes et de paysages à l'abris de la chaleur et de l'exaltation estivale de la capitale dont nous avions besoin. 
C'est que - même si nous l'ignorions encore - une nouvelle grosse semaine riche en émotions, en visites et en températures terrifiantes nous attendait. Notre sixième sens devait flairer la chose, car nous nous sommes octroyé une journée de pure ressource en énergie!

A quelques kilomètres de Tokyo, le mont Mitake offre des paysages somptueux et, même à l'autre bout du monde, un dépaysement total.
Pour atteindre son sommet, armez-vous de patience, puisqu'il vous faudra prendre, depuis le quartier d'Asakusa dans lequel nous "vivons" : deux lignes de métro, un train, un bus, et un funiculaire.





Oui alors je vous vois venir d'ici : "QUOI? Un funiculaire?".
Eh bah oui... OUI, un funiculaire! Pour ma part en tous cas (haem haem).
Oui oh, ça va hein, vous auriez probablement fait la même chose que moi vous savez!
Car quand vous vous êtes appuyé l'ascension du mont Fuji, dans les jours suivants, sachez-le, deux options s'offrent à vous :
- Petitun : vous êtes devenu un gros warrior de la vie et plus aucun petit ou gros dénivelé ne vous fait peur ni ne vous résiste ; vous avez la sensation d'avoir développé des capacités pulmonaires et respiratoires hors normes et vous vous dites dans votre for intérieur qu'après tout, l'Everest ce n'est peut être pas pour dans si longtemps que ça!
- Petideux : vous estimez que vos jambes méritent un repos d'au moins 47 mois consécutifs, et en conséquence, toutes les solutions de facilité sont adoptées avec un flegme et une assurance inébranlables. C'est quand même pas à vous qu'on va faire des leçons sur la randonnée et la résistance physique non mais attends!!! C'est vrai quoi!!! Vous avez gravi le mont Fuji tout de même!
N(ote).B(ien) : quoi qu'il en soit, votre ego en a pris un léger coup et il s'agirait de se calmer un peu quoi! Voilà!

Enfin revenons-en à nos moutons : j'ai pour ma part opté pour le petideux, et puis de toutes façons, j'avais envie de prendre des photos, donc j'ai pris le funiculaire > CQFD.
En six minutes à peine, la carcasse jaune atypique et pleine de charme du funiculaire vous emmène au sommet du beau mont Mitake en gravissant une pente raide et impressionnante. Vous pendant ce temps, vous vous élevez jusqu'à la cime des arbres, bercés par les rires et les paroles incompréhensibles des japonais en sortie.
J'avoue avoir eu une pointe d'inquiétude en prenant ce funiculaire seule : "et je fais comment là, si je suis perdue ou s'il y a un problème, sans lui [Guillaume] qui parle japonais, avec mon fran-glais ridicule et mon langage des signes???".
Finalement, je suis arrivée au sommet rassurée et bercée par la sérénité qui se dégageait de ce mont et de ses habitants et visiteurs.
J'ai pris quelques photos des alentours, et une bande de mini japonais qui pique-niquaient là m'ont fait de grands sourires et de grands gestes. Ils m'ont littéralement appelée à eux.
Par les regards et les signes, je leur ai alors fais comprendre que j'adorerais les prendre en photos eux aussi, et c'est à ce moment là qu'ils sont devenus complètement hystériques!
Trop heureux qu'une occidentale immortalisent leurs petites bouilles à croquer, ils ont balancé leurs bras dans tous les sens et ne se sont pas arrêtés de sourire ni de hurler un mot qui devait probablement vouloir dire "moiiiiiii, moiiiiii" ; ils se battaient pour que je les prenne en photos, que je leur montre le résultat, puis quand je suis partie, ils m'ont envoyé des coucous et des baisers du bout de leurs doigts!
J'étais aux anges, toute émue et heureuse d'avoir rencontré ces enfants et "communiqué" (autant que possible) avec eux.








En attendant Guillaume (qui comme un gros fada se coltinait la montée à pieds, en mode "après demain je me fais l'Himalaya c'est pas un souci") je me suis assise sur un banc, j'ai consulté la carte des lieux, j'ai lu, contemplé les paysages alentours et observé avec attention le ballet des touristes arrivant au sommet : ceux qui sortaient frais et le teint rosé du funiculaire, le nez dans leurs plans du lieu, ceux qui arrivaient à pieds, suants et un  peu essoufflés, en cherchant le point d'eau le plus proche,  et ceux qui vraisemblablement vivent là 365 jours par an et qui buvaient leur thé vert entre eux, paisibles et perdus dans leurs pensées.






Puis Guillaume est arrivé et la visite des lieux a commencé, sur ce mont sillonné de sentiers très praticables permettant de s'adonner aux joies de la marche à pieds. Nous avons traversé et sommes tombés sur un petit village aux toits de chaumes qui comptait nombre de petits restaurants et bâtiments destinés à accueillir les pèlerins passant par là, un sanctuaire, des tori, puis nous avons marché jusqu'à un belvédère qui offrait un superbe panorama, essentiellement constitué de verdure!












Ce sont les consignes de sécurité ok? T'as bien noté? C'est super important hein! ^^

En France on appelle ça le "sourire forcé"...

... et ça le "je-fais-semblant-de-marcher-et-d'être-naturelle-mais-c'est-complètement-loupé"!

Le bevédère


Et le panorama, même si la photo est petite et un peu ratée...

Puis, très intrigués par les cascades dessinées sur notre joli plan, nous avons eu envie d'en voir un peu plus. Après avoir emprunté un mauvais chemin, Guillaume a fini par demander conseil à un gentil monsieur qui avait l'air effrayé par mes chaussures (des petites ballerines) et qui nous a fortement déconseillé de descendre jusqu'aux cascades équipés de la sorte, en raison des chemins pentus, glissants et escarpés.

Vous l'avez compris, nous étions en mode "oh, oh, oh... eh... on a monté le Fujiyama hein, tu nous connais pas mec, on est des aventuriers nous". DONC, on a ignoré avec dédain le risque d'entorse et les mises en garde du petit japonais, et nous sommes partis sur le bon chemin.
Alors évidemment, j'ai galéré (bien fait pour moi) et j'étais contrainte et forcée de faire des pas de fourmi naine pour ne pas finir allongée par terre les quatre fers en l'air.

En dehors de ça, le paysage et la balade étaient délicieux!
Seuls et perdus dans une forêt montagneuse, longeant les rochers recouverts de mousse et les petits ruisseaux, nous avons fini par arriver, bien plus bas, à une jolie cascade à côté de laquelle nous avons englouti notre casse-croûte et avons fait les foufous pour les photos!









Oui bon d'accord, prise en flagrant délit, il n'y a que moi qui ai fais la fofolle en fait...

Et évidemment, après avoir tout descendu pour arriver à la fameuse cascade, il a fallu tout remonter! héhéhé. Mais remonter tout ça, seuls et dans ce paysage merveilleux, galopant d'un rocher à l'autre, ça compte pour du beurre! Quelle belle, fraîche (mais atrocement humide) et reposante promenade!

En finissant notre boucle et en arrivant au niveau du belvédère, nous avons à nouveau rencontré les petits japonais qui m'avaient adoptée à l'arrivée du funiculaire : toujours aussi adorables, et encadrés par de jeunes demoiselles tout aussi rigolotes et exaltées par notre présence, nous avons enchaîné les "kon'nichiwa", les coucous, les sourires et les photos!
Une fin de journée si douce et agréable...











Nous avons ensuite redégringolé le beau mont Mitake, tous deux en funiculaire cette fois-ci, avons pris le bus, le train et les deux métros en sens inverse, et sommes rentrés chez nous fatigués mais ravis, et le cœur lourd de devoir boucler nos valises pour quitter Tokyo...

A bientôt à Kyoto les cocos!

Merci d'avoir lu et regardé mes pérégrinations tokyoïtes...

Je vous ♥      

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