Le retour andalou...

14 novembre 2014


Ouais...
Je sais...
Viens on parle pas de ces semaines d'absence bloguesque...
Viens on parle pas non plus du fait que je n'ai pas la moindre excuse...

Tu sais petit pérégrin, parfois tenir un blog, c'est comme ça : on ne sait pas très bien pourquoi ni comment, mais l'envie n'est plus là... hop, envolée d'un coup, oubliée dans le tourbillon du quotidien. Et puis le jour où elle revient, on ne sait plus comment s'y prendre, quoi dire, quoi montrer, à quelle petite "ficelle éditoriale" se raccrocher. 

En ce qui me concerne, ça fait des mois que le dossier "Blog" et ses sous-dossiers "Andalousie", "Norvège" et "Allez on sort" moisissent sur le bureau de mon ordinateur.
Tous les jours je les vois, et tous les jours je me dis avec un peu plus de conviction et de tristesse: "Oui mais maintenant c'est trop tard... les émotions chaudes et à vif de mes voyages ne sont plus qu'un heureux souvenir. Je ne peux pas simplement balancer mes photos sans évoquer ce qu'ont représenté pour moi ces réalités, ces petites pépites de vie, au moment où je les ai capturées"...

Il aurait fallu que je sois plus rigoureuse, que j'écrive mes sentiments et mes émotions tous les jours dans un beau carnet pendant mes voyages (future résolution de 2015?). Il aurait fallu mais je ne l'ai pas fait. Voilà.

Alors quand - en fouillant dans les tréfonds des gribouillis de mon téléphone - j'ai retrouvé cette note que j'avais complètement oubliée, écrite à chaud, heure après heure, au retour de mon premier voyage andalou, j'y ai vu là un signe!
Si si, carrément mon commandant : un signe!
Grâce à ce retour sur mes émotions de ce dernier soir irréel et magique en Andalousie, je me suis dit que j'allais aussi faire mon grand retour pérégrinesque ici, sur le blog...

Alors oui, c'est certain, ce que tu vas lire aujourd'hui, tout au bout de cet article, est quelque chose de très personnel petit pérégrin, d'intime même. C'est troublant de livrer ce qu'on a dans le cœur à un écran d'ordinateur, et de ne même pas savoir qui s'en emparera ensuite...
Mais après tout, je l'ai déjà fait dans cet article (même si à l'époque j'écrivais encore "on") et c'est un de ceux qui a le plus été lu et apprécié depuis que mon blog a été crée! 
Et puis non, je ne peux pas m'y résoudre: je ne voyage pas pour garder ce que j'ai vu, entendu, respiré, touché, goûté et ressenti pour moi. 
Un voyage, ça se partage...

C'était la Semaine Sainte, et il n'y a pas de mots, je crois, pour raconter ces moments-là, si vrais, si forts, si puissants d'émotions. Ça se vit. C'est tout. 
C'était la folie, c'était la joie, c'était la douceur de vivre... c'était le Bonheur, c'était l'Andalousie!


 Arrivée à Séville avec Virginie et Alvaro - Rues noires de monde : de 3 jours à 100 ans, tout le monde est dehors, paré de ses plus beaux vêtements - La Torre del oro (la "Tour d'or") - Guadalquivir

 La Macarena



 Esperanza de Triana

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 Montellano - Procession


 Porteur et petit garçon - Procession - Montellano

 La marche des pénitents - Procession - Montellano



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 Apparition pédestre de porteurs - Montellano

 Porteurs sous leur char - Montellano

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  Porteurs dans les rues de Séville

 Pénitents - Séville

 Wendy, Léonore et Virginie - Séville








"05h20: nous venons de rentrer dans la voiture après une nuit sevillane complètement folle...
Je m'écroule, triste d'être déjà en route vers l'aéroport, de me rendre compte que ces dix jours que j'ai attendu avec tant d'excitation sont désormais derrière moi, passés à une vitesse terrifiante, mais tellement heureuse de tout ce que j'ai vu, entendu, vécu, ressenti, partagé...
L'Andalousie, Séville, cette dernière marche nocturne - le long du Guadalquivir éclairé par la pleine lune - qui m'a permis de longer une dernière fois encore Triana, la Maestranza, la Giralda brillante au loin...
Et puis tous ces souvenirs en tête: les pueblos blancos tous plus beaux les uns que les autres, la gentillesse inouïe des andalous que j'ai rencontré, Santa Cruz - mon quartier résolument fétiche de Séville - les taureaux au campo, le soleil brûlant et l'eau fraîche de la piscine, les tapas délicieux, les tinto de verano si rafraîchissants, les rigolades avec les cousins et leur accueil merveilleux, les processions terriblement saisissantes et émouvantes de la Semaine Sainte, les traditions et la ferveur folles des espagnols...
Encore un voyage fort, dont je me souviendrai longtemps!

06h10: je n'en reviens pas, je suis là, assise sur un banc de l'aéroport à essayer d'avaler un café, déjà... Il y a une heure seulement, je voyais passer - portées par les pénitents, au beau milieu de la nuit, devant mes yeux ébahis et parmi les milliers de personnes réunies là - les deux vierges les plus célébrées et adulées de Séville:  la Macarena et la Esperanza de Triana. Nous avons tenu à voir les deux, et avons tout fait pour. C'était fou. Il y a une heure seulement, j'avais un peu trop bu dans les rues de Séville avec Virginie et Alvaro "pour marquer ma dernière nuit andalouse"...! Et maintenant je suis là, déjà, comme ça...

06h40: je monte dans l'avion sans trop savoir comment, mes pieds sont restés à Triana, semble-t-il, je suis exténuée de cette nuit incroyable, j'ai le cœur lourd et me console en me répétant en boucles que je ne reviens que dans un mois!!!

07h10: je m'envole et c'est si beau... L'avion est plongé dans le noir, le ciel est brumeux, cotonneux, Séville s'éclaire et se réveille sous mes pieds, et la lune est juste là, a côté de moi, je peux presque la toucher...

Il y a vraiment trois choses magiques dans la vie: l'émotion de la musique, l'émotion de l'amour et l'émotion des voyages..."







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